« Le Familistère est fait pour être vu et étudié », écrit Godin à Edgard Owen Greening le 24 juin 1885. Pour répondre à cette invitation, les Lettres du Familistère croisent deux récits du Palais Social pour une approche intime des lieux et de la pensée de celui qu’on considère aujourd’hui comme l’un des pères de l’économie sociale.
JEAN-BAPTISTE ANDRÉ GODIN (1817-1888), serrurier, entrepreneur, inventeur du fameux poêle en fonte de fer, autodidacte et lecteur pragmatique de Fourier a construit à Guise, en Thiérache, un ensemble de bâtiments d’habitation connu sous le nom de «Familistère», qui constitue une des expérimentations sociales les plus originales du XIXe siècle.
Ce recueil présente dix-neuf lettres inédites du fondateur du «Palais Social », choisies dans son abondante correspondance. Écrites entre 1858 et 1888, elles embrassent toute la période de l’édification du Familistère. Les destinataires sont établis en France, en Belgique, en Suisse, en Algérie, en Angleterre, aux États-Unis, en Australie. Ils sont fouriéristes pratiquants, architectes, journalistes ou gens de lettres. Selon la qualité de son correspondant, Godin donne de l’expérimentation de Guise des aperçus matériels, idéologiques, philosophiques ou biographiques. Dans son courrier, bien mieux que dans les ouvrages qu’il a publiés, Godin étonne par sa maîtrise du projet dans tous les registres et à toutes les échelles de la réalisation.
Soixante-six photographies de Hugues Fontaine rendent compte de ce qu’est devenu le Familistère au début des années 2000. En s’attachant à montrer l’usage fait de ces lieux, le photographe a cherché à évoquer aussi la cité coopérative telle que l’avait voulue et réalisée son fondateur.